"On attend un geste fort, notamment une baisse de la redevance": les doléances au nouvel exploitant du port de Saint-Laurent-du-Var

La Chambre de commerce et d’industrie est arrivée à bon port en récupérant la concession de ce refuge pour la flottille de Saint-Laurent-du-Var. Un choix qui sera officialisé lors du prochain conseil métropolitain. Mais l’arrivée de ce nouvel opérateur interroge les principaux intéressés. Il faut dire que le concessionnaire actuel, la société Yacht club international, est resté en place 50 ans.
Le plan d’eau compte actuellement 1.090 places de bateaux. "Leurs propriétaires sont souvent des personnes âgées qui sont présentes ici depuis très longtemps et qui n’ont pas forcément trop de moyens financiers. À l’époque, ils avaient acheté une place au port. Mais à partir du 1janvier 2026 ce sera de la location, décrit Christophe Tripodi, président de l’association Avenir Port Saint-Laurent-du-Var. Il ne faudrait donc pas que la location soit trop chère, car ils n’arriveront pas à payer." La quarantaine de commerçants présents sur le port vont également scruter les gestes faits à leur endroit. "Nous devons payer chaque mois des charges et une redevance. Mais beaucoup de commerces n’y arrivent plus. Chaque année, il y a 10% de casse, souffle Jean-François Viale, président de l’association Port 17. On attend un geste fort, notamment une baisse de la redevance."
"Une compensation ou une indemnité pour les commerces pendant les travaux"Autres points de vigilance pour les usagers du port: les futurs travaux du nouveau concessionnaire. Les commerçants bénéficient d’une autorisation d’occupation temporaire jusqu’en 2036 pour ceux du quai la Pérouse et 2040 pour ceux du môle ouest. "Nous avons déjà subi des travaux en 2017 et en 2022. Il faut prévoir impérativement une compensation ou une indemnité pour les commerces pendant les travaux. On sait très bien que les commerces qui resteront ouverts à ce moment-là n’auront plus la même attractivité à cause des nuisances sonores, visuelles, etc.", explique Jean-François Viale. "Les travaux prévoient le déplacement du chantier naval vers les plages pour faire passer la route le long du plan d’eau. Mais ça n’a pas de sens. La route ne peut pas se situer devant le chantier naval. Pour sortir ou mettre à l’eau un bateau, il faut entre 20 minutes et 1 heure. La circulation piétonne et automobile serait alors interrompue, ce qui poserait un grave problème de sécurité", avance Christophe Tripodi.
"Promotion du port comme plan d’eau et comme zone d’activité commerciale"Le stationnement occupe également tous les esprits. "Il faudra que le prochain concessionnaire tienne compte de la possibilité de décharger ses affaires pas loin de son bateau. Et qu’une place soit attribuée à chaque propriétaire", lance le président de l’association des plaisanciers. "Les salariés devraient avoir des places de stationnement réservées, mais à l’endroit le plus excentré du port pour donner la priorité à notre clientèle", rapporte le président de l’association des commerçants.
Commerçants et plaisanciers attendent du nouveau concessionnaire "davantage de promotion du port comme plan d’eau et comme zone d’activité commerciale, car c’est un endroit qui vit tout le temps". Jean-François Viale imagine différentes animations à mettre en place: "Des marchés nocturnes, des vide-bateaux et des décorations de Noël grandioses avec la participation des commerçants et des plaisanciers."
Nice Matin